L'EVOLUTION DU TRAVAIL

27 mars 2018 - 18h NOVOTEL ST AVOLD

L'EVOLUTION DU TRAVAIL

par Jean-Yves TREPOS

Professeur émérite (2014-…) de sociologie à l’université de Lorraine. Ancien président (1999-2003) de la section de sociologie du Conseil National des Universités ; ancien président (2012 et 2013) du comité SHS1 de l’Agence Nationale de la Recherche (ANR).

Membre du Laboratoire Lorrain de Sciences Sociales (2L2S), Université de Lorraine.

Domaines de recherche : sociologie de l’expertise, sociologie des politiques publiques (-sociales)

 

Intelligence des machines et réflexivité des organisations

Les transformations qui affecteront les activités de travail dans les vingt prochaines années ne sont modélisables qu’en partie : si l’on peut bien identifier les tendances qui se dessinent d’ores et déjà en ce qui concerne le procès de travail (numérisation, individualisation, hybridation hommes-machines, le tout sous l’égide de l’intelligence artificielle), le management (externalisation partielle, modification de la fonction d’encadrement) et le salariat (ubérisationet équivalents), il est plus difficile de définir les interactions de ces tendances, notamment parce qu’elles sont également tributaires de transformations démographiques, de mouvements territoriaux et de stratégies d’éducation et de formation.

Paradoxalement, nous avons au moins autant de difficulté à admettre les innovations qui sont d’ores et déjà à l’œuvre qu’à prévoir ces changements à venir, parce que notre conception de l’innovation, comme « destruction créatrice » (Schumpeter) est largement inadéquate.

Malgré ces réserves, toute prospective n’est pas interdite et il est possible de tracer des scénarios et de les pondérer, tant pour les activités industrielles que pour les services, pourvu que la fonction de veille technologique soit considérée comme une dimension intégrée à la production et au service (et non sous-traitée à de la consultance) et que l’entreprise devienne « réflexive ». La perspective de l’exposé reste donc fondamentalement optimiste puisque les transformations liées à l’intelligence artificielle (et plus globalement aux algorithmes) renforcent le rôle de la réflexivité et d’attention aux émotions.